
Sans aucune concertation préalable avec la communauté éducative, la municipalité a décidé de profondément transformer l’organisation des espaces de vie de l’école maternelle de la rue de Carcassonne.
Son projet consiste en la suppression d’une partie de la salle polyvalente pour en faire une nouvelle classe, à moindre coût.
Je souhaite rappeler les éléments suivants :
L’école maternelle de Carcassonne est une école modulaire.
Elle a été conçue pour faire face à la progression des effectifs par l’installation de modules supplémentaires permettant la création d’une ou plusieurs classes.
C’est d’ailleurs pour cette unique raison que la municipalité de l’époque avait fait le choix de la construction modulaire.
Pour cela, des plots de fondation sont déjà prévus pour accueillir de nouveaux modules.
Le réseau d’approvisionnement électrique, comme les évacuations, est dimensionné dans cette éventualité.
Tout est en attente, depuis l’origine, dans l’éventualité de la création de nouvelles classes.
C’est donc un non-sens, lorsque pour créer des classes supplémentaires, vous décidez de rogner sur les espaces de vie existants, plutôt que de poser les modules supplémentaires qui ont été prévus et anticipés dès la création de l’école.
La division de la salle polyvalente n’est donc pas du tout la bonne solution. Je rajouterai à cela deux raisons techniques.
Premièrement, dans ce type de construction modulaire, toute modification peut avoir des effets négatifs sur la structure du bâtiment. On ne peut pas modifier le cloisonnement ni créer de nouveaux murs comme dans un bâtiment normal. D’ailleurs, vous savez bien que la garantie décennale est annulée si le propriétaire se lance dans de telles modifications.
Ensuite, les espaces actuels de l’école ont été conçus afin de répondre aux normes, notamment de sécurité. Le plan a été validé par les services d’incendie et de secours, et toute modification va changer la sécurité des lieux, voire leur faire perdre leur agrément ou leurs autorisations.
Sur le plan financier et le financement des écoles en général, je tiens à rappeler le point suivant.
Pour chaque logement créé à Linas, le constructeur ou le promoteur immobilier verse de l’argent à la commune. Ce sont les PUP, c’est-à-dire les Projets Urbains Partenariaux.
Ces sommes ont pour but de financer les équipements publics nécessaires à l’accueil de la nouvelle population, notamment des salles de classe supplémentaire.
Or, à Linas, le 13 mars dernier, vous avez abrogé le PUP mis en place par le maire précédent en 2017.
Vous ne pouvez pas justifier votre décision pour l’école de la rue de Carcassonne en invoquant des raisons d’économie financière alors que, dans le même temps, vous faites cadeau au promoteur immobilier de sommes considérables qui devaient financer des classes scolaires.
Pour finir, et certainement le plus important, nous désapprouvons le mode de décision illustré par cette affaire.
Nous savons que la mairie fonctionne depuis plusieurs années sans véritable adjoint au scolaire, sans adjoint aux finances, sans même de directeur général des services. Mais dans une telle situation de gouvernance dégradée, le pire est de décider de la vie d’une collectivité de 9 000 habitants au sein d’un petit cercle restreint, sans aucune perception de la réalité vécue par les habitants.
Lorsque l’on n’a plus d’équipe opérationnelle autour de soi, et lorsque l’on décide seul, sans concertation, tous les ingrédients sont réunis pour faire des erreurs qui sont en réalité des fautes.
Nous considérons que la division de la salle polyvalente de l’école maternelle de la rue de Carcassonne est une très grosse faute.
Rui Matias
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