Ce que les Linois n’ont pas su… à moins d’être abonnés au Parisien.
Aussitôt après son élection, le mardi 30 septembre, le maire intérimaire de Linas s’est précipité d’annoncer à la presse présente qu’il serait candidat pour les élections de mars 2026.
Auparavant, il avait toujours fait mine de ne pas ambitionner autre chose que de terminer le mandat en lieu et place de son ami, le maire décédé.
Il considère que la situation actuelle de Linas est satisfaisante et souhaite la poursuivre jusqu’en 2032.
Il a énuméré au journaliste les trois projets de la municipalité actuelle qu’il voudrait réaliser entre 2026 et 2032 :
1) École du quartier Ouest de la commune :
Cette école, construite à proximité de la rivière sur un terrain non adapté, a été chiffrée à 15 millions d’euros. Un coût dix fois supérieur à celui d’une école normale.
2) Une maison des associations :
Les associations se moquent de cette maison qu’elles n’ont pas demandée. Ce n’est pas une priorité pour elles. Ce que veulent les associations, c’est être soutenues par la mairie. Après 2020, la mairie s’est désengagée du soutien au monde associatif. Si certaines associations « amies » ont vu leur subvention doublée, c’est au détriment des autres qui vivent en dessous de l’inflation depuis cinq ans.
3)Le jardin public du centre-ville :
Il s’agit d’un projet de Monsieur Pelletant qui aurait dû être réalisé durant le mandat actuel. Mais il y a un hic ! Si la municipalité de Monsieur Pelletant avait bien fait les démarches pour obtenir des subventions auprès de la préfecture (dotation rurale), une fois arrivés à Linas, les fonds ont été consommés pour autre chose. La municipalité actuelle n’a jamais été en mesure de reconstituer le budget pour réaliser le parc et a reporté le projet d’année en année. À présent, la préfecture va lui demander des comptes, car forcément, les subventions doivent être utilisées pour leur but initial.
Avant de se projeter dans six ans, le maire intérimaire devrait peut-être se poser les bonnes questions.
C’est un maire qui n’a jamais été élu par la population.
Il a été élu par un vote interne au conseil municipal pour finir un mandat de six mois.
Ses colistiers ont voté pour lui du fait de la pression exercée par la municipalité de Montlhéry, présente au conseil municipal de Linas, ainsi que du fait de la déclaration et du soutien de l’épouse du maire décédé.
Il n’a pas encore fait ses preuves, et il s’impose déjà pour les six prochaines années.
C’était certainement un bon fonctionnaire des services techniques à la mairie de Montlhéry, mais force est de constater qu’en qualité d’élu à Linas, peu de ses collègues l’ont apprécié.
Le résultat du vote de mardi soir a montré qu’il ne faisait pas l’unanimité dans sa propre majorité, ou ce qu’il en reste (seulement 13 élus présents mardi soir sur un conseil de 29 sièges).
Ça aussi, les Linois ne l’ont pas su.
Voici le RESULTAT DES VOTES du mardi 30 septembre à Linas :
Le conseil compte 29 sièges : 22 de la majorité, 7 de l’opposition.
Sur les 22 sièges appartenant à la majorité, seuls 18 membres sont présents, car beaucoup ont démissionné (en partie du fait du rôle du troisième adjoint dans la municipalité).
Sur les 18 membres, seulement une douzaine viennent aux réunions. Ce mardi, il y avait 13 membres présents.
Les 5 qui ne sont pas venus ont donné un « pouvoir » pour qu’un autre membre de leur équipe vote à leur place (article L2121-20).
Il y avait donc bien 18 votes de la majorité qui se sont exprimés.
Mais le maire intérimaire a obtenu 15 voix ; il en manque donc 3.
De son côté, l’opposition a obtenu une voix de plus que ses 7 votes, et il y avait 2 bulletins nuls.
On peut donc penser que 3 personnes du noyau dur de la majorité actuelle sont contre l’élection du troisième adjoint comme maire intérimaire, et qu’une personne préfère même voter pour l’opposition.